Méthodes Agile, nouvel El Dorado des organisations ?
Nées à la fin des années 1990 pour trouver une alternative aux Cycles en V trop silotés, les méthodes Agile ont révolutionné l’approche des développements informatique dans un contexte en évolution toujours plus rapide qui en avait grandement besoin.
Presque vingt ans plus tard, les méthodes Agile se déclinent en plusieurs familles et ont largement dépassé le cadre du développement informatique pour se propager à celui du service IT tout entier, voire à l’entreprise et son organisation, avec comme leitmotiv : souplesse et réactivité. Et pour cause : les entreprises Agile progressent, quel que soit le secteur où elles évoluent.
Mais si tout le monde souhaite réserver sa place dans le train de l’Agilté, les pré-requis pour monter à bord sont nombreux.
Méthodes Agile : état des lieux
Quelles méthodes Agile en IT ?
ASD (Adaptive Software Development), DAD (Disciplined Agile Delivery), FDD (Features-Driven Development), sans oublier DevOps et XP (eXtreme Programming) : les méthodes agiles en informatique ont foisonné au gré des besoins et des structures. Selon qu’on privilégie les modèles industriels ou la gestion des risques, selon la taille de l’entreprise, selon son niveau de maturité en matière d’échanges et de collaboratif, l’une ou l’autre de ces méthodes pourra être utilisée, généralement en corrélation avec une méthode agile plus générale.
Ce sont clairement DevOps et XP qui dominent aujourd’hui le marché : l’objectif de DevOps est de créer un maximum de relations et d’échanges entre les équipes de développement et celles des opérations afin de délivrer une solution (produit ou service) parfaitement adaptée à toutes les attentes. XP, de son côté, est davantage orientée technique et ne peut, par essence, que s’adresser à des équipes réduites et très techniques. C’est en général dans la création de logiciels ex-nihilo que la méthode est utilisée en complément de Scrum ou Kanban en tant que structure de travail.
Le SCRUM : la grande reine du développement IT
C’est clairement le SCRUM, méthode empirique de développement, qui est l’approche Agile la plus utilisée en développement. Empruntant la plupart de ses termes au rugby, la méthode définit des rôles (scrum master, équipe, product owner), des événements, des artéfacts et des règles.
Les événements sont les sprints (courtes périodes), et tout ce qui participe à leur planification, leur revue, leur rétrospective et les revues quotidiennes (« mêlées » ou « scrums »). Enfin, au travers des artefacts, la méthode SCRUM comprend un product backlog (les exigences produits par le client), le sprint backlog (objectifs du srpint), un incrément (ensemble des éléments terminés des backlogs), et le burndown chart qui permet une vue simple de la réalisation des tâches du sprint.
Méthodes Agile à l’échelle de l’entreprise
Là aussi, les méthodes Agile se sont multipliées puisqu’on retrouve le Lean Management, le Lean Startup, le (Dynamic Sytems Development Method) ou AgilePM (Agile Project Management), Crystal, Scrum et Kanban.
Selon le type de projets (industriel, besoin d’itérations… ) et le type d’équipes concernées (réduites, techniques …), l’entreprise choisira l’une ou l’autre de ces méthodes pour proposer des services innovants, ou simplement s’adapter à un contexte très concurrentiel.
Les entreprises françaises sont-elles prêtes à devenir Agile ?
Être agile pour une entreprise, c’est savoir écouter ses clients en mode proactif (et donc déceler les changements dans leurs comportements ou leurs attentes) pour réagir rapidement ou, idéalement, anticiper ces nouveaux comportements. L’évolution est donc un état permanent et ne doit en rien être corrigée.
Changer les modèles
L'on comprend donc vite que la norme, à laquelle les entreprises françaises sont attachées, devient un frein à l’agilité. Mais Agilité ne veut pas dire désordre : s’il faut certes des standards, ou a minima un cadre, pour que tout le monde parle le même langage et puisse travailler de concert, l’abus de normes est néfaste car il empêche les évolutions, les innovations, voire ce qui pourrait être, demain, de nouveaux standards.
D’autre part, l’un des principes de l’Agilité est le sens collectif de la responsabilité. Il n’est plus question de pré-carré dans ses fonctions ni d’objectifs individuels : les méthodes Agile impliquent que chacun s’investisse personnellement dans un projet commun avec des objectifs globaux. Dans des organisations où les responsabilités comme les objectifs sont généralement attribués de façon individuelle, le pré-requis dans la mise en place d’une méthode agile est bien le changement de paradigme dans un système français très conservateur et très napoléonien (top-down).
Et c’est là toute la difficulté pour les structures : l’entreprise a des projets mais n’est pas un projet en soi, en tout cas pas un projet fini puisque son évolution est permanente et puisque, a priori, elle n’a pas de date de fin. Elle est composée d’un ensemble de projets, de services et surtout d’hommes, qui n’ont pas tous les mêmes latitudes en termes d’action. Contrairement aux projets IT, on ne peut raisonner en blocs sans émotions. La capacité à travailler en équipe et à collaborer est donc primordiale mais elle ne repose pas simplement sur la capacité de chacun à s’adapter au changement. C’est aussi le rôle de la Direction de faire comprendre les enjeux et faciliter les transitions, quitte à se mettre elle-même en danger en impliquant les collaborateurs dès la définition des caps à suivre. Le rôle des managers est donc primordial.
De manière générale, chez OCSI, nous constatons que les entreprises dans l’IT utilisent toutes l’agilité pour les développements internes (rares sont les structures qui fonctionnent encore en Cycles en V). En revanche, elles ne sont pas tout à maturité égale pour faire remonter l’Agilité au niveau de l’entreprise. Les formations ou le coaching des managers deviennent de plus en plus des sujets d’actualité.
Le cas particulier de SAFe
SAFe : Voir plus large
Créée par D. Leffingwell en 2011, SAFe (Scaled Agile Framework for Lean software and Systems engineering) dépasse le cadre du développement IT pour proposer une agilité à plus grande échelle : celle des DSI, voire des organisations. SAFe, dans sa dernière version 4.5, prend le meilleur des méthodes agiles pour proposer un framework structuré à l’échelle de l’entreprise. L’objectif ? Une meilleure structuration et organisation des process et des hommes pour toujours mieux répondre aux attentes du marché.
SAFe : Pour qui et comment
« C’est certainement son aspect concret qui plaît aux entreprises, explique Pierrot Vachon, Coach Agile. En effet, le framework SAFe 4.5 est une méthode permettant de faire travailler ensemble, dans un but commun, les équipes d’un programme. Il donne au Programme Manager (et autres managers) la visibilité dont il a besoin afin de mieux piloter le programme et permet une meilleure synchronisation des équipes au quotidien. »
SAFe décline donc quantité de rôles, de templates ou de documents sur quatre niveaux de scalabilité et concerne trois niveaux principaux : les équipes, les programmes et les portefeuilles. SAFe est clairement un outil complexe, qui, de ce fait, s’adresse plutôt aux grandes entreprises : la DSI doit compter au moins 50 voire 100 personnes pour que la méthode ait un sens.
Comme tout changement à envisager dans une structure, la question primordiale est donc de savoir où cette structure veut aller.
Les sirènes de l’Agilité attirent donc de nombreuses entreprises mais toutes n’ont pas toutes la capacité intrinsèque à choisir et mettre en place les méthodes adaptées à cette transition.
OCSI Consulting travaille avec les méthodes Agile à l’échelle des développements comme à l’échelle des structures depuis plusieurs années.
N’hésitez pas à nous contacter pour bien commencer votre transition Agile.